Le Cloud Made in France

Pure Players – Telcos – Comparatif

Face aux géants américains et asiatiques, nos cloud providers suivent deux stratégies : s’adapter ou résister. Si certains, OVH en tête, entendent conquérir le monde, d’autres jouent la différenciation de leurs produits, voire la complémentarité avec les offres des hyperscalers. Sur la ligne tirée entre le multicloud et le « cloud souverain » qui revient en force, chacun place son curseur et tente d’attirer à lui les entreprises désireuses de migrer vers le cloud.
Dossier réalisé par Alain Clapaud et Guillaume Périssat.

Des « pure players » aux dents longues

Le Cloud Made in France

Outre les grands opérateurs, de nombreux acteurs français sont partis à la conquête du cloud public. Nouveaux entrants, mais aussi anciens hébergeurs web, tous cherchent à se partager le gâteau du cloud français ou mondial pour certains.

Si l’argument de la localisation des datacenters en France semble moins différenciant maintenant que AWS et Microsoft disposent d’infrastructures en France, néanmoins il reste souvent employé par les CSP français pour séduire un CAC40 tenté par l’aventure américaine.

Ne les appelez plus hébergeurs ! Tous les hébergeurs de sites web du début des années 2000 ont fait leur mue et se positionnent désormais comme des acteurs du Cloud public. Rejoints par quelques autres, ceux-ci cherchent désormais à conquérir le marché mondial avec des stratégies très différentes. Si le terme de Cloud souverain est quelque peu tabou, tous se positionnent comme franco-français, à l’abri du Patriot Act et du Cloud Act, y compris pour ceux qui disposent de ressources aux États-Unis. Beaucoup cherchent aujourd’hui à aller plus loin et travaillent avec l’Anssi pour décrocher la certification SecNumCloud mais pour l’instant seul Oodrive est allé au bout du processus de certification et aucun opérateur cloud généraliste ne peut aujourd’hui s’en targuer, même si tous y travaillent.

OVH, géant du Cloud français aux pieds d’argile ?

Avec 28 datacenters dans le monde et un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros, OVH est le poids lourd du Cloud français. Le Nordiste a levé 650 millions de dollars sur la promesse d’atteindre le milliard d’euros de chiffre d’affaires d’ici à 2021. Un pari qui passe à la fois par la construction de multiples datacenters dans le monde et un élargissement de l’offre de services qui se doit de rivaliser avec AWS, Azure et Google Cloud. Michel Paulin, directeur général, précise l’ambition d’OVH : « Nous nous positionnons comme opérateur européen alternatif avec une présence mondiale. Nous sommes un “ pure player ” cloud et nous assurons la totalité des services que l’on peut attendre d’un opérateur cloud, depuis le Private Cloud, le Public Cloud ou encore le Bare Metal qui fait partie de l’histoire d’OVH. »

Dans cette course effrénée à la croissance, OVH avait acheté en 2017 la division cloud de VMware, mais la hausse du chiffre d’affaires (+20 % pour l’exercice fiscal 2018) n’est pas suffisante et OVH a dû lever le pied sur les investissements et supprimer trois cents postes.

Du point de vue technique, le modèle d’OVH est bien connu et se calque sur celui de Google par exemple, avec une intégration verticale où il construit ses propres datacenters, ses propres serveurs, misant notamment sur le watercooling pour améliorer l’efficacité énergétique de ses installations. « C’est un plus pour nos clients d’une part sur le prix. Cette approche nous permet d’être très compétitifs car nous sommes intégrés, nous n’avons pas de facture de colocation à régler, pas de serveurs à acheter à des tiers, et comme nous faisons partie du Top10 mondial, cela nous permet d’offrir des tarifs intéressants. D’autre part, la flexibilité de notre outil industriel nous permet de coller au mieux à la demande réelle. Enfin, les serveurs que nous produisons sont totalement auditables et transparents au niveau de chaque composant. » L’offre produit OVH est très large avec des serveurs Bare Metal, des serveurs dédiés, des instances IaaS, du stockage cloud privé. Récemment, le Français a réalisé un gros investissement sur Kubernetes pour se hisser à la hauteur des fournisseurs américains sur l’hébergement de containers. Il a encore quelques lacunes, notamment sur l’IA qui est le cheval de bataille des Gafam aujourd’hui, de même que OVH a choisi de ne pas proposer d’offre Edge Computing ou de solutions IoT.

Face à OVH se dresse un acteur lui aussi venu de l’hébergement web, Scaleway, la filiale B2B du groupe de Xavier Niel, Iliad. L’opérateur est le fruit du regroupement des ressources d’Online.net et d’Iliad Datacenter, opérateur cloud spécialisé dans l’hébergement de grands comptes. Cette filiale, quelque peu discrète depuis sa création en 2014, se sent pousser des ailes ces derniers mois.

Cloud selon Dassault Systemes

3DS Outscale, le Cloud selon Dassault Systèmes

En marge de cette course à la croissance effrénée engagée entre OVH et Scaleway, 3DS Outscale, filiale cloud de Dassault Systèmes, le premier éditeur de logiciel français, joue sur une partition un peu différente. David Chassan, directeur de la communication, explique ce positionnement : « Nous sommes un Cloud souverain de confiance qui apporte aux entreprises à la fois des éléments de sécurité et une qualité industrielle dans nos processus. La totalité de l’entreprise, à la fois notre organisation et nos infrastructures, sont certifiées ISO 27001 :2013, 27017 pour la sécurité et 27018 sur la protection de la vie privée dans le Cloud. C’est aujourd’hui un réel différenciant et personne d’autre sur le marché français n’est intégralement certifié. »

Autre originalité de la filiale cloud de Dassault Systèmes…

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